mercredi 22 juin 2016

Les dégustations : En compagnie... des Indes - partie 1


Ils ne seront pas tous dans le premier article parce que quand même, faut pas déconner, non mais oh, ça commence à bien faire !

Compagnie des Indes est un embouteilleur indépendant français, qui nous propose, depuis une paire d'années, bon nombre de singles casks ainsi que quelques blends.

Je vous propose de vous familiariser avec cette marque au travers de quelques notes de dégustations de leurs nouveautés.



Je sais, ce n'est pas une nouveauté :P
Mais débutons par un de leur classique, un des blends, qui, avec d'autres, constituent la colonne vertébrale de leur marque.

Compagnie des Indes - Caraïbes
Comme je le disais, il s'agit d'un blend, les trois rhums qui le composent viennent de la Barbade, de Guyane Anglaise et de Trinidad. Le vieillissement se fait pour partie sous les tropiques, puis en Europe. A noter qu'il y a (de manière assumée et annoncée) du sucre ajouté.

Au nez, nous sommes bien dans les anciennes colonies anglaises, avec un profil relativement lourd et expressif ; une certaine douceur l'accompagne.
Peut-être du fait de sa nature plurielle, il nous offre un bon nombre d'arômes, entre les fruits (surtout orange et abricot), de la vanille, qui va aller en prenant de plus en plus de place, un boisé mesuré, puis plus en retrait des notes de cuir et enfin, au dernier rang, une touche d'olive.
C'est complexe et gourmand mais pas très fin.

En bouche, on sent le sucre ajouté de par la douceur qui s'en dégage et sa texture est relativement "épaisse". Une bonne partie des arômes trouvés au nez sont également présents ici : fruits mûrs, cuir, vanille et toujours cette discrète olive. C'est gourmand et un peu plus de fraîcheur lui serait profitable.

La finale est assez longue, l'impression sucrée demeure. Les arômes qui vous accompagnent sont à nouveau sur la vanille, un boisé léger et ce mélange cuir-olive.

Voilà un rhum qui, à mon avis, permet de se frotter aux rhums de tradition anglaise, lorsque l'on vient du monde des rhums plus doux et le plus souvent de tradition espagnole. Oui, il a des défauts à mon goût, mais pour son prix, il fait le job !



Un mariage "contre nature"
Passons maintenant aux nouveautés, avec pour commencer, un autre blend pour le moins surprenant. Il associe deux pays qui n'ont que peu en commun dans le monde du rhum : la République Dominicaine et Trinidad.

Compagnie des Indes - Dominidad
Oui, vous avez compris : Dominicaine + Trinidad = Dominidad (ou Trinicaine mais je dois bien dire que ça sonne moins bien ^^).

Au nez, ce mélange semble porter ses fruits puisque là aussi c'est inédit : arômes légers et frais d'un côté et plus lourds de l'autre. Des fruits frais (pèche et melon) mais aussi du citron (très présent) sont aux côtés de notes fumées et d'un petit quelque chose d'iodé.

En bouche, l'alcool est un peu plus présent mais de manière mesurée. C'est son ascendance dominicaine qui domine ici avec des arômes légers. En outre, sa fraîcheur et son côté salin se confirment.

La finale est très différente de la bouche ; les notes empyreumatiques (fumées) reviennent et sont accompagnées de sucre brûlé. L'ensemble persiste longtemps.

Une création atypique mais pas dénuée d'intérêt où le nez surprend, où la bouche est un peu à la traine et où la finale est d'un seul bloc.



Oui les étiquettes ont pâti de leur périple en mer :P
Allons maintenant faire un tour en Guyane Anglaise et ses nombreux alambics. Celui qui nous intéresse est le Diamond et plus précisément son expression vieillie 12 ans et embouteillée par... surprise, Compagnie des Indes.

Au nez, il n'est pas timide avec un pruneau très expressif, légèrement voilé par des touches de vernis. Mais c'est bien plus complexe que cela : la mélasse et son côté réglissé exacerbe le pruneau tandis que des arômes de café, de bois et de noix apparaissent. Il est épargné d'excès de lourdeur par des notes de zest d'orange qui lui apportent une fraîcheur bienvenue. Pour finir, une pointe d'olive parvient à sa frayer un chemin au travers de tout le reste.

En bouche, il est sec et plus boisé, et l'alcool est bien dosé. Moins de complexité ici, avec une nette domination de la mélasse.

La finale assèche un peu la bouche de par son boisé et ses arômes sont chauds avec toujours une belle présence de cette réglisse/mélasse. Il offre une bonne persistance.

Il est intéressant ce Diamond, surtout son nez où il se passe beaucoup de choses. Pour moi il pèche ensuite par sa simplicité, mais permet de découvrir ce genre de rhums.


Oeil-vlourt

On reste en Guyane Anglaise mais on passe à un autre alambic avec son nom improbable (pour ne pas dire imprononçable) : Uitvlugt. Un rhum âgé de 18 ans.

Au nez, il est expressif et intense. On retrouve des caractéristiques de la Jamaïque (nous n'y sommes pourtant pas) mais pas seulement : la papaye très mûre, la poire et le poivre viennent s'y ajouter. Tout à fait intéressant.

En bouche, l'alcool se fait remarquer mais sans pour autant déséquilibrer l'ensemble. Le vernis revient, alors qu'un aspect végétal apparaît. Le poivre devient plus intense et certains fruits détectés au nez nous accompagnent.

La finale est très longue et continue à nous faire penser à un rhum de Jamaïque, avec des arômes torréfiés en plus.

Encore un rhum qui ne démérite pas, à l'intersection de la Guyane Anglaise et de le Jamaïque.



Et voilà, je vous avais pourtant dit que tous les rhums de la première photo n'apparaitraient pas dans ce premier article, alors ne faites pas vos étonnés

On termine donc cette série de quatre et nous en retrouverons dautres prochainement :)


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